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juillet 31, 2024

Gratin le plus infâme de toute la création

Voilà, ça y est c'est fait. Nous avons déménagé. Enfin "déménagé" c'est un peu un grand mot... nous avons changé nos affaires de place pour le moment, rien de plus. Nous vivons toujours entourés de cartons disposés sous forme de digues au milieu desquelles nous avons laissé une bande vide destinée à nous permettre de traverser la maison en nous mettant sur le côté et en rentrant le ventre. On vit dans des tranchées, on dispose de 3 petites cuillères et un décapsuleur pour se nourrir et cuisiner, et on fait du coup des expériences culinaires déroutantes. Je tenais néanmoins à partager avec vous la recette du gratin que le Bernard l'Arno a préparé le soir du déménagement et auquel il a donné le nom fort attrayant de "gratin aux restes de frigo", fabriqué à 100% à base de trucs qui n'avaient pas réussi à dégager après 5 jours de repas sur le thème "on déménage le moins de bouffe possible", il faut le voir pour le croire... Si jamais un jour il y a un concours au sein de la blogosphère pour attribuer un prix à la recette la plus répugnante et la photo la moins ragoûtante, et bien je crois que vous pouvez tous aller vous rhabiller car je viens de remporter la cagette de tomates pourries qui récompense le gagnant dans les 2 catégories. Affligeant... j'ai quand même hésité à le congeler pour la prochaine visite de Jessica.

Gratin aux restes de frigo

Pour 785 personnes (1/2 bouchée suffit... forcément...)

1 paquet de gnocchi, entamé depuis 3 jours
1 brique de coulis de tomate, ouverte pour la moussaka d'il y a 1 semaine
5 tranches de processed cheese (genre de toastinettes), achetées pour Pimpreton il y a des mois pour tenter (en vain) d'imiter les grilled cheese de la pub Kraft
1/2 oignon, emballé dans du film plastique après la quiche d'hier
1 gousse d'ail (qui trainais là depuis Dieu sait quand et pour Allah sait quelle raison)

Faire revenir l'ail et l'oignon, ajouter la tomate. Saler, poivrer, origaner.
Faire cuire les gnocchi dans de l'eau bouillante salée, égoutter et mélanger à la "sauce" tomate.
Recouvrir de tranches de processed cheese et faire gratiner 15 minutes au four.
Sortir du four, regarder d'un oeil inquiet, photographier pour avoir une preuve de l'étendue de l'incompétence culinaire de votre époux, jeter à la poubelle et commander une pizza.

gratin-immonde.jpg

NB : Le film caoutchouteux et les cloques plastifiées qui ornent le dessus de la flaque tomatée ont été réalisés sans aucun trucage.

juillet 21, 2024

Des noix, des graines, des fruits secs, du cresson, une chèvre et un cochon

Et oui aujourd'hui c'est festival ! Alléalléonivaonéfouonivaonestfouaujourduicélafoooooooooliiiiiiie. Cette phrase est bien sûr à relire les yeux fermés (prouesse des plus exigeantes que seul David Copperfield a réussi une fois à accomplir tout seul dans ses lattrines et que même il était vert que personne ne soit là pour le voir réaliser ce prodige) en imaginant que c'est le gars de la fête forraine qui fait tirer à la carabine qui la dit, sinon on est pas dans l'ambiance et du coup ça plombe tout mon effort de désorthographie. Merci donc de jouer le jeu !
Oui parce que là c'est comme les éclipses totales de soleil c'est un truc qui se produit que tous les 74 ans, sauf que là on a pas besoin de lunettes spéciales pour le voir. Ce qui, vous en conviendrez, est carrément plus pratique et pour ainsi dire pas contraignant du tout. Bon bien sûr ça demande de se farcir mon indigeste prose surparenthésée, bourrée de mots qu'ils existent pas dans le dictionnaire et parsemée de sollicismes (si si celui là il existe M'sieurs-dames, même que ça veut dire des fautes de grammaires mais que ça fait vachement plus classe et savant et trop "t'as vu comme elle cause bien") avant d'en arriver à l'essentiel, la bouffe (sauf pour celui qui est arrivé sur ce blog en tapant "consommation excessive kékette" dans Google... j'en ai pas cru mes yeux mais j'ai fait le test et apparemment oui c'est moi qui arrive en 1er pour informer l'internaute à l'affut des plaisirs et dangers de ladite pratique... inutile de dire à quel point je suis flattée!).
Et c'est là que les plus téméraires se voient récompensés. Si vous avez déjà eu le cran de lire jusque là, vous méritez bien un petit cadeau : aujourd'hui pas de parlotte, pas de considérations stériles, pas d'anecdote désopilante ni croustillante (ce qui est, j'en conviens, un peu décevant quand on est promue en un clic au rang de queen de la consommation excessive de kékette, mais que voulez-vous j'essaie quand même de garder une plate bande de jardin secret moi aussi), non rien que de la popotte. Mon slogan pour today c'est "100% popotte 0% parlotte" (Si Publicis m'embauche pas dans la minute c'est à désespérer...). Et même 300% popotte. Pour la première fois et en exclusivité inédite sur la feuille de chou, 3 recettes. Et tenez vous bien, attentioncépafininoncépafinipaskecébonpaskonéfoupaskonépadémoudugenouuuuuu (retour à la Foire du trône, version le gars au micro du manège qui fait regretter les gaufres à la chantilly juste avant), 3 recettes salées. Pour le bec sucré que je suis c'est un genre d'exploit, un peu comme réussir à regarder un fils de Godard jusqu'au bout, manger un Reese cup en entier ou chanter la marseillaise sans rajouter "Napoléon, queue de cochon, tire-bouchon dans le caleçon" à la fin. Un truc de ouf quoi. Mais comme j'ai servi les 3 trucs ensemble et que ça a fait un genre d'unanimité de compliments, de congratulations et d'éloges (oh oui encore c'est bon... oh la la je vais encore me retrouver dans les pages X de Google moi) je n'ose pas les séparer au cas où la réussite du tout tienne à une étrange réaction chimique liée à l'ingestion simultanée des 2 cakes et de la soupe (attention malheureux, c'est un concept hein, n'allez vous fourrer 2 tranches de cake et un bol de soupe dans le bec en même temps pour faire le test, ça pourrait être dangereux un truc pareil !).
Ah... attendez... alors même que j'écris ces lignes on me dit dans l'oreillette que non. Que ça s'est déjà produit... Bon, ben... tout ça pour rien alors. Pour un non évènement quoi. Pffff... c'est vraiment n'importe quoi cette feuille de chou.

Cake aux graines, au chèvre et aux noix

3 oeufs
150 g de farine complète
10 g de levure
80 ml d'huile d'olive
50 g de mozzarella finement râpée
120 ml de lait
100g de fromage de chèvre frais, grossièrement émietté
50 g de cerneaux de noix, concassées
2 cuillères à soupe de graines de lin
2 cuillères à soupe de graines de tournesol, grossièrement hachées
2 cuillères à soupe de graines de courges, grossièrement hachées
sel, poivre

Dans un grand saladier, mélanger la farine, la levure, le sel, le poivre, les graines et le fromage râpé. Creuser un puit au milieu.
Dans un saladier plus petit, mélanger les oeufs légèrements battus et le lait.
Ajouter d'un seul coup au mélange sec le lait et les œufs, ainsi que l'huile. Ajouter le fromage de chèvre et les noix. Remuer avec une cuillère en bois.
Verser la préparation dans un moule à cake puis mettre au four préchauffé à 200°C pendant une vingtaine de minutes. Le cake est prêt quand une lame de couteau insérée dedans ressort sèche.

cake-graines-chevre.jpg

Cake aux lard, pruneaux et noisettes

3 oeufs
150 g de farine
10 g de levure
100g de cheddar râpé
80 ml d'huile de colza
120 ml de lait
150 g de lard, coupé en fines lamelles
80 g de pruneaux, coupés en morceaux
50 g de noisettes, concassées
sel, poivre

Faire revenir le bacon à la poêle jusqu'à ce qu'il soit bien doré puis égoutter sur du papier