Billet interdit aux glaçophobes et autres sorbetophobes
Je sautille comme une guenon en pleine poussée hormonale depuis que j'ai dans ma cuisine un nouveau joujou, alors bien sûr je me rue sur le clavier pour en parler sur cette feuille de chou avec des gens chez qui les mots “ganache”, “émulsion”ou “pâte levée feuilletée”évoquent des pensées lubriques que chez d'autres seuls les termes “plug USB”, “lettre compte triple”, “clé de 12”, ou encore “point de noeud” (si, si... et il s'agit là d'un terme de broderie non d'une vile menace de chasteté... pas vrai belle-maman ?) savent éveiller. Là je me dis que je vais venir me la raconter en vous montrant une photo de mon gadget du jour, pis vous promettre tout plein de recettes, bla bla bla bla... Sauf que la dernière fois que j'ai fait le coup c'était pour ma sorbetière, et que je n'en ai pas parlé depuis. Non pas que je ne m'en suis pas servie ! Peuchère non ! Ce truc là a été le best investissement estival jamais réalisé. En tout cas de l'argent vachement mieux dépensé que le maillot 2 pièces au même prix sur lequel j'ai craqué en juin et dans lequel je n'ai jamais osé glisser une fesse (d'abord parce que je pense qu'un chausse-pied m'est indispensable pour l'enfiler, ensuite parce que je redoute une émeute sur les Beaches de Toronto qui relancerait le débat sur la pollution du Lac Ontario et les mutations génétiques qu'elle occasionnerait). En fait, ma sorbetière est devenue un truc indispensable, toujours prêt à dégainer, un peu comme mon gloss ou mon Ipod, mais sauf que elle elle ne tient pas dans mon sac à main et qu'eux je les range pas au congélateur. Non, ma sorbetière je ne la range jamais, elle n'a d'ailleurs pas de place à elle dans aucun placard de la cuisine. Ni de la salle de bain en fait. Quant elle ne turbine pas, elle est dans le congélateur, attendant fébrilement (fébrile dans le congélo... tu penses !) de turbiner. 24H sur 24. 7 jours sur 7. La sorbetière est soit en service soit d'astreinte. Ni trêve ni repos. Et c'est surtout pas parce que c'est écrit “automne” sur le calendrier que ça va y changer quoi que ce soit. Voilà des mois que je n'ai pas acheté un seul pot de glace, et comme je ne peux pas passer une semaine sans en manger vous en déduirez ce que vous voulez.
Bref maintenant je me dois de rattraper le temps perdu (pour vous hein, pour mois rien de perdu... j'ai du mangé 43 litres de glace depuis l'achat béni, j'ai rien perdu du tout. Pas le moindre microgramme surtout) et de partager sur le champ le top 10 de nos glaces (comprendre crèmes glacées) et sorbets favoris réalisés et boulottés depuis juillet. On en a essayés des tonnes mais voilà les gourmandise givrées pour lesquelles nous avons le plus engraissé craqué. Bien sûr on trouvera bien 2 ou 3 rabat-joies pour nous dire que les glaces c'est plus la saison et que franchement publier des recettes de sorbets et autres crèmes glacées en plein mois d'octobre c'est du grand n'importe quoi. Mais bon nous on s'en fout pas vrai ?
Voilà donc le palmares :
# 1 : la gagnante toutes catégories confondues, la glace à la myrtille (oops pardon au bleuet, sinon mes copines québécoises vont m'en vouloir)
# 2 : il gelato à la pistache comme là-bas
# 3: The glace à la vanille que Haagen Dasz peut aller se rhabiller
# 4 : Le sorbet aux fruits rouges comme dans les rêves de princesse
# 5 : Le sorbet aux kiwis qui a fait découvrir au Bernard l'Arno qu'en fait il adore ce fruit poilu tout vert dedans
# 6 : La glace à la pêche que tu crois que tu vas défaillir (et que tu passes à l'acte si tu la manges avec des framboises fraiches)
# 7 : Le sorbet à la mangue que tu te rends compte que quand le pot est vide que tu en as mangé ½ litre
# 8 : La glace d'automne aux noix de pécan et sirop d'érable que je vais en refaire vite pour avoir une photo à montrer
# 9 : la glace au mascarpone et citron vert que après tu fais l'effort de dire “mascarponé” parce que respect.
# 10 : le sorbet à l'ananas qui te fait chanter “la Banana-nana” (réservée aux bobylapointophiles)
Comme je me rends compte que ça va me prendre toute la vie de vous donner toutes les recettes d'un coup, je crois que je vais faire 2 fournées (oui je sais pour parler de glace c'est nul ce mot mais mes braves ami(e)s je fais ce que je peux avec les 103 mots de mon dictionnaire interne). Comment ça "oh non" ?! Ben si je fais ce que je veux pasque je le vaux bienc'est mon blog. Alors... let's go.
La gagnante toutes catégories confondues, la glace à la myrtille au bleuet
La recette est là, j'avais été obligée par ma moi même (je suis d'une autorité affolante) de l'essayer après avoir vu la photo pour le concours Does my blog look good at it ? Recette à adopter d'urgence, et même si ma photo est bien en-deçà de celle de Mae j'espère qu'elle convaincra votre vous-même de l'essayer aussi.
Il gelato à la pistache comme là-bas
L'affreuse photo est toujours là, il faudra vraiment que je pense à en reprendre une. Ca ne devrait pas être trop dur de trouver une occase j'en fais quasiment une fois par mois ! La recette est ici et à tester par toutes celles qui comme moi ont un pot de 3 quintaux de pâte de pistache dans leur frigo.
The glace à la vanille que Haagen Dasz peut aller se rhabiller
Après avoir testé environ 3 millions de recettes de glace à la vanille j'ai enfin fini par trouver le dosage idéal de tout ce qu'il faut pour se régaler. Ni trop d'oeuf, ni trop de sucre, pas de lait concentré, ni de lait tout court : parfait pour tout le temps, avec ou sans accompagnement (genre tatin, fondant choco et autres trucs tout légers).
On fait bouillir 1 tasse 1/4 de crème légère et 1 tasse 1/4 de crème entière avec une gousse de vanille fendue dont on a bien gratouillé les graines. Puis on coupe le feu et on laisse infuser une demi-heure.
Pendant ce temps là on fouette 4 jaunes d'oeufs avec 1/2 tasse de sucre en poudre jusqu'à les faire bien épaissir. Là on verse le mélange à la crème sur les oeufs (bien sûr on a enlevé la gousse entre-temps), on remue bien puis on remet sur le feu jusqu'à ce que le mélange épaississe et nappe le dos d'une cuillère en bois (quand on passe le doigt dessus on doit se régaler ET voir une trace bien nette qui ne se referme pas).
On laisse bien refroidir, on met au frigo au moins 6 heures et on turbine jusqu'à ce que la machine vous dise que c'est prêt!
Le sorbet aux fruits rouges comme dans les rêves de princesse
Après 2 echecs très humiliants, l'un dur comme du granit breton, l'autre liquide façon milk shake (mais avec du blanc d'oeuf cru en guise de lait... super ragoûtant), le sorbet archi méga délicieux et qui se conserve sans changer ni de goût ni de texture mieux que tous les autres. Parfait si vous voulez vous régaler avec des framboises, des mûres, des groseilles ou d'autres fruits rouges (or tomates, j'ai une autre recette pour ceux-là avec de l'ail et de l'huile d'olive, mais rien de vous empêche d'essayer après tout, je suis pas vot' mère hein).
Mettre dans une casserole 2 tasses 1/2 de fruits rouges (moi c'était 1/3 framboises, 1/3 groseilles, et le reste d'un mélange de mûres et de myrtilles) avec 2 cuillères à soupe d'eau et faire cuire une dizaine de minutes. Quand les fruits ont éclaté et sont compotés, les passer au chinois pour obtenir une purée sans les grains qui se coincent entre les dents.
Faire chauffer dans une autres casserole (ou la même, mais lavée) 1 tasse 1/4 d'eau et 1/2 tasse de sucre jusqu'à ce que le sucre soit fondu, puis faire bouillir une dizaine de minutes. Laisser refroidir ce sirop une bonne heure.
Mélanger le sirop à la purée de fruits et turbiner en surveillant. En même temps battre 2 blancs d'oeufs en neige (mais pas trop secs hein) et les ajouter dans la sorbetière quand le mélamge commence à se solidifier. Continuer à turbiner jusqu'à ce que la machine vous dise que c'est prêt !
Le sorbet aux kiwis qui a fait découvrir au Bernard l'Arno qu'en fait il adore ce fruit poilu tout vert dedans
Parfois ça me prend, j'achète une dizaine de kiwis en me disant que c'est plein de vitamines et que il faut absolument qu'on en mange un chacun chaque matin pour essayer d'avoir un peu moins l'air de 2 chambres à air ayant roulé sur des tessons de bouteille. Mais à chaque fois j'oublie un petit détail. On aime pas vraiment ça les kiwis. En général ils finissent donc au mieux dans une compote avec une vieille mangue, au pire direct à la poubelle. J'ai tenté sans aucune conviction un nouveau sort à mes kiwis une journée d'été bien caniculaire et... du coup on a multiplié par 78 notre consommation annuelle ce kiwis juste cet été. Y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis il parait...
On fait un sirop avec 1 tasse d'eau et 1/4 de tasse de sucre (ça doit pas bouillir plus de minutes)
On épluche 10 kiwis, et on les passe au blender jusqu'à obtenir la consistance d'une soupe.
On mélange les 2, on met au frigo 3 heures.
On turbine en surveillant et en même temps on bat 2 blancs d'oeufs en neige (oui je sais ça fait 2 choses en même temps, mais bon ça se mérite). On ajoute les blancs dans la sorbetière quand le mélange commence à se solidifier. Et on continue à turbiner jusqu'à ce que la machine nous dise que c'est prêt !
La suite de la saga au prochain billet... Si vraiment l'idée d'une des 5 dernières recettes pas encore révélées aux yeux de la foule bloggesque en délire vous colle des insomnies tellement que vous pouvez pas attendre, dites le moi et je ferais un effort.