Soupe de haricots rouges au fromage et tortilla chips : remède anti -journées cacabouillasses
Y'a des jours comme ça où vraiment... mais vraiment... notre poupée vaudou a dû tomber entre des mains malintentionnées qui nous ont transpércés de pics à brochette. Ça ou bien Vénus qui s'aligne avec Orion dans la constellation du pied de porc au moment de la nouvelle lune, phénomène qui se produit une fois toutes les 16 années bissextiles. Ou alors une manifestation directe de l'effet papillon genre une nana ouvre une boîte de cassoulet à Saint Etienne et moi je me retrouve avec une journée cacabouillasse... bref y'a surement une explication scientifique super rationnelle à tout ça. C'est impossible autrement.
Pour bien comprendre, dans la vie j'ai horreur de :
2. marcher en chaussette dans le mouillé que mon lave-vaisselle s'est oublié à répandre sur le carrelage
3. tomber en rade de café à 6h45 (surtout si j'ai déjà 40 minutes dans la vue à cause du réveil)
4. me rendre compte une fois fagottée comme un sapin de Noel qu'il tombe des cordes
5. avoir oublié mon parapluie au boulot la veille
6. devoir courir sous la pluie (sans parapluie donc) en poussant la poussette, ce qui revient à m'auto-éclabousser la zone allant de mes genoux à mes chevilles
7. attendre le métro ½ heure puis en regarder passer 17 bondés comme une camionette de clandestins à Tijuana, au milieu d'un quai dont la foule en délire évoque plus un concert de Madonna qu'un paisible matin de turbin
8. constater que l'escalator qui me permet de sortir du métro pour atteindre ma correspondance en bus est en panne, surtout quand j'ai déjà 40 + 30 m + 17 métros de retard
9. voir le bus démarrer sous mon nez, en particulier quand j'arrive à sa portée avec l'aisselle humide d'avoir porté ma poussette sur 3 volées de 12 marches (rapport à l'escalator qui marche pas).
10. apprendre une fois arrivée à la crèche que c'est le jour de test du nouveau système de sécurité et que donc je dois attendre que l'ordinateur ait enregistré mon entrée avant de pouvoir sortir, et que bien sûr comme c'est un test l'ordi se sent obligé de ne pas se souvenir qu'il m'a laissé entrer 2 minutes 15 plus tôt.
11. reprendre le bus avec le teint rougeaud, les auréoles sous les bras et le souffle d'une octogénaire aux Gitanes depuis la puberté, et me jeter sur mon téléphone portable pour prévenir mon boulot de mon retard (vu qu'à ce stade je suis déjà en retard !) et constater qu'il refuse de s'allumer puisque j'ai oublié de lui recharger sa batterie la veille.
12. m'effondrer sur le premier siège venu (au nez et à la barbe d'un papi parkinsonien) dans le but de m'infuser 15 minutes de musique dans les oreilles et adoucirs mes moeurs un poil tendus, avant de me rendre compte que mon Ipod s'est ligué avec mon portable et refuse catégoriquement de me livrer le moindre début de commencement de chanson. Même pas un vieux truc d'Adamo ou de Michelle Torr. Nan. Rien de rien.
13. courir jusqu'à la porte du bahut, grimper les escaliers 4 à 4 , arriver en cours trempée du bas de pantalon aux aisselles, la mine alcoolisée par une pointe d'agacement et un soupçon de hâte, pour... trouver une salle vide puisque mes chers élèves étaient ce matin en sortie avec leur prof de musique !
13... j'aurais dû m'en douter. Holy crap (oui c'est moins vulgos que "sainte merde" quand même, enfin surtout pour ceux qui ne parlent pas anglais en fait) tout cela était donc un gros complot diabolique. Ai pas fait gaffe mais à tous les coups le numéro du bus maudit c'était 666. Robert Langdon, I need you.
En tout cas ça doit être pour ce genre de journées que nos amis de ce côté de l'Atlantique ont inventé la “comfort food”. Et pour moi la “comfort soup” du jour ce fut ça. J'en aurait presque pensé que cette avalanche de cacasseries en aura valu la peine.
Soupe de haricots rouges au fromage et tortilla chips
(d'après la génialissime bible soupesque de Pam Reiss Soup, a kosher collection)
Pour 6-8
1 oignon jaune, finement émincé
6 gousses d'ail, écrasées
1 piment jalapeño. égrainé et finement haché
1 cuillère à soupe de mélange à chili (chili powder)
2 cuillères à soupe de coriandre moulue
1 cuillère à soupe de cumin moulu
2 cuillères à café de sel
1/2 cuillère à café de poivre noir
1 cuillère à soupe de concentré de tomate
1 grosse boîte de tomates concassées
1,5 l d'eau
1 grosse boîte de haricots rouges (ça déchire aussi avec des noirs)
100 g de farine
120 ml de lait
120 ml de crème liquide
200 g de cheddar rapé
Faire revenir l'oignon dans de l'huile d'olive jusqu'à ce qu'il soit bien tendre.
Ajouter l'ail, le piment et tous les épices remuer constamment pendant 1 minute.
Ajouter l'eau, le concentré de tomate et les tomates concassées. Porter à ébullition, couvrir, puis laisser mijoter une demi-heure.
Ajouter les fayots puis laisser cuire encore une demi-heure.
Mixer rapidement sans vouloir obtenir une soupe lisse. Les morceaux et mêmes les haricots entiers donnent une texture fabuleuse à la soupe.
Dans un bol, mélanger au fouet la farine, le lait et la crème en prenant soin de ne laisser aucun grumeau. Verser doucement cette préparation dans la soupe en remuant bien pour incorporer la mixture correctement. Laisser mijoter 2-3 minutes : la soupe va épaissir.
Ajouter le cheddar, bien remuer pour qu'il fonde et... déguster avec des tortilla chips émiettées dessus ou trempées dedans. Ça c'est selon les goûts.