Crèmes au baileys et dômes bicolores au marron, desserts subliminaux pour une neuvième paire de bottes
Idéalement j'aurais été super fière de moi de venir partager mon Noël sur la feuille de chou sitôt le dernier marron glacé avalé, mais malheureusement une grosse gueule de bois crise de foie flemme post-festivitées s'est emparée de mon âme et de mon ordi si bien que c'est maintenant quasi indécent de venir reparler de ce festin du 25 (mais était-il vraiment plus indécent que celui du 24 au soir ?...). Tant pis. La décence ça fait bien longtemps que je me la suis... euh... bref. Revenons-en au petit Jésus. Enfin au gros barbu en l'ocurrence. Celui qui a rempli mon salon de trucs qui clignotent et chantent en synthétique et laissent des petites pièces microscopiques exprès pour que le Bernard l'Arno ou moi allions ensuite les rechercher dans le gosier de Pimprenille. Le barbu quoi. Lui quoi, avec la majuscule.
Tout le monde comprendra je pense que, comme Pimpreton croit grave au père Noël, et même s'il ne sait pas encore lire, je préfère y aller molo sur le sarcasme entourant l'homme en rouge, on est jamais trop prudent. Et puis surtout je tiens à ce qu'il y croit au moins jusqu'à ses 16 ans vu qu'on a pu monnayer tous les caprices et toutes les négocations parfaitements non-négotiables de décembre seulement avec quelques quinzaines de centaines de “... sinon le père Noël ne passera pas” (oh les vilains parents qui font rien qu'à s'asseoir sur leurs vieux principes anti-chantage). D'ailleurs c'est bien simple, nous appréhendons à mort le mois de janvier ! D'ici là ça va encore, on peut toujours brandir un post-it et asséner un “... sinon je dis au père Noël qu'il vienne reprendre tous les cadeaux !”. Si la résistance est tenace suffit d'ajouter un “même le train” et là, normalement, l'affaire est classée.
Bon maintenant, venons-en au coeur du sujet : le manger. C'est quoi donc qu'on a mangé le 24 et le 25 ? Ben que du délicieux... Pour le réveillon : foie gras rapporté de France par mon frérot venu fêter Noël à Toronto (+ un Sauterne offert par papa qui lui seyait divinement), des gougères à la mimolette (recette de la pâte à choux comme ici mais sans le sucre et avec 80g de mimolette râpée ajoutée dedans une fois les oeufs bien incorporés), des sablés aux graines et au crottin de Chavignol (même recette que là, en remplaçant le parmesan par du crottin râpé), des pakoras aux légumes (feuilles d'épinards, morceaux d'oignons, d'aubergines, de pommes de terre, trempés dans une pâte faite de farine de pois chiche + eau + cumin + garam massala, puis frits dans du ghee), des cubes de tofu croustillant (clic) et d'autres petites choses à grignoter que j'oublie. Et en dessert... un truc de ouf (oui je sais, encore, ça commence à suffire hein) : des crèmes au Baileys. C'était sublime dans des petits ramequins (merci Virginie !) et ce serait à mon avis surnaturellement délicieux en version crème brûlée. A suivre...
Crèmes au Baileys
Pour 4 ramequins
4 jaunes d'oeufs
250 ml de crème épaisse
125 ml de lait
50 g de sucre
1 pincée de sel
50 ml de Baileys Irish cream
Préchauffer le four à 325°F / 150°C.
Porter, dans une casserole, le lait et la crème à ébullition. Laisser refroidir 5 minutes.
Pendant que le mélange lait-crème refroidit, fouetter dans un saladier les jaunes d'oeufs, le sucre et le sel. Quand le mélange a épaissi un peu, ajouter progressivement la crème chaude puis le Baileys.
Disposer le mélange dans 4 ramequins et les placer dans un plat à four assez profond. Verser de l'eau chaude au fond du plat jusqu'à 1 cm du bord des ramequins, couvrir le plat de papier alu puis enfourner (sans renverser d'eau dans la crème ni de crème dans l'eau... enfin pas trop quoi). Laisser cuire 30 minutes, ôter le papier alu puis remettre au four 10 minutes.
Laisser refroidir, et mettre au frigo au moins 6 h avant de déguster.
Et puis, alors qu'on avait emmamagasiné assez de calories pour tenir jusqu'au 25 janvier sans rien ingurgiter de nouveau, on a remis ça dés le lendemain avec un repas typique (visite du frenchy oblige)... de Thanksgiving. Oui ben quoi... c'est pas comme si j'avais dit Pâques ou Indépendance day. C'est pas si loin finalement dans le calendrier. Bon et puis... on fait ce qu'on veut de toute façon. Donc au menu : dinde parfaitement rôtie, gravy (sauce pour aller avec le volatile), sauce aux cannerberges et à l'orange, stuffing (farce à base de pain et de sauge mais qui cuit dans un plat au lieu d'aller se loger dans le c.. de la dinde), mashed potatoes (purée en gros quoi), choux de Bruxelles sautés. Le top quoi. Quant au dessert... ben... j'ai fait de la crème de marron. Avec j'ai fait de la crème glacée aux marrons. Avec j'ai fait des dômes bicolores. Et avec j'ai fait... des heureux ! Bon sang que c'était riche bon !
Crème de marron maison (à partir d'une boîte)
1 boîte (340g) de marrons au naturel Clément Faugier (à $9 !!)
150 g de cassonade
1 gousse de vanille
150 ml d'eau
Réduire les marrons en purée (au presse purée, ou au robot pour une texture plus lisse).
Porter à ébullition la cassonade, l'eau et le gousse de vanille fendue et grattée. Laisser bouillir 3 minutes avant d'ajouter la purée de marrons.
Bien mélanger et laisser cuire jusqu'à obtenir la consistance désirée (chez moi ce fut 20 minutes). Laisser refroidir puis mettre en pots (2 petits). On peut je pense sans problème stériliser les pots et les conserver comme des confitures. Moi je l'ai utilisée immédiatement et garde le reste au frigo depuis presque 1 semaine.
Dômes bicolores au marron
Pour 6
200 g de crème de marron
100 ml de lait concentré sucré (comment ça c'est riche ?!)
250 ml + 50 ml de crème épaisse
2 marrons glacés
Mélanger la crème de marron, le lait concentré et 250 ml de crème épaisse. Faire tourner en sorbetière jusqu'à ce que la machine dise que c'est prêt. Verser dans des moules individuels, couvrir de film plastique et mettre au congélateur au moins 4h.
Sortir les moules et creuser un trou au centre. Il n'y aucune obligation quant à l'utilisation de cette glace perdue (pas pour tout le monde)... Remettre au congélo pendant 2h.
Battre le reste de crème en chantilly et y incorporer délicatement les marrons glacés émiettés. Disposer cette chantilly aux marrons dans le trou creusé précédemment et remettre au congélo. Sortir les moules du congélateur, en tremper le fond dans l'eau chaude et démouler les dômes sur des assiettes individuelles. Servir sans attendre (ben oui la glace ça fond).